Pour ce journaliste algérien installé en France depuis les émeutes de 1988, écrire est un acte de liberté. A travers de nombreux articles, essais et nouvelles, il pose un regard critique empreint d’un profond humanisme sur l’histoire de l’Algérie, de la France et des rapports si conflictuels entre ces deux pays. S’il sait dépeindre la misère, la violence des guerres civiles en Algérie, il ne sombre jamais dans la fatalité. Yahia Belaskri croit avant tout dans la force de l’homme, la capacité des peuples à écrire leur histoire.
Sa volonté se retrouve aussi dans son écriture. Yahia Belaskri se plait à rompre la linéarité de ses romans par des énumérations parfois violentes, une manière pour lui de "mettre le doigt dans la plaie" : le lecteur ne sort pas indemne de ses lectures.
Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut évoque les destins tragiques d’un homme et d’une femme rattrapés par les violences religieuses et le poids de l’histoire algérienne récente : une plongée sans complaisance dans la décennie noire, ce roman lui a valu en 2011 le Prix Ouest France / Étonnants Voyageurs .
En 2012, paraît Algéries 50, ouvrage qu’il co-dirige avec Elisabeth Lesne. Alors qu’on célèbre cette année le cinquantenaire de l’indépendance, confier l’écriture d’Algéries 50 à 25 écrivains, est une manière de contourner le discours officiel et de rendre le sort de l’Algérie à son peuple. Il s’agit d’un ensemble d’histoires, d’hommes et de femmes marqués par le destin de l’Algérie, qu’il s’agisse d’une terre fantasmée par des Pieds Noirs, ou des émigrés économiques, une société dont la dérive laisse sur le carreau un grand nombre de ses fils, ou bien un pays lointain pour les enfants d’Algériens nés en France. Un an après les premières révoltes du Printemps arabe, Yahia Belaskri apporte une dimension historique mais aussi humaine à ces évènements. Il n’y a pas une Algérie, mais des Algéries aux réalités multiples, et à l’histoire riche en violences : la colonisation, la Guerre d’Algérie, les guerres civiles, la misère. Pour Yahia Belaskri l’écriture est ici un moyen de s’approprier l’histoire : "ceux qui n’ont pas les mots périssent. Ceux qui les possèdent arrivent à se reconstruire".
Critique à l’égard du « grand récit » qui réduit depuis 1962 l’identité algérienne à l’arabité et à l’islam, son dernier roman souhaite rappeler la pluralité de l’Algérie. "Rappeler que ce pays (...) a été fécondé par des strates successives de populations apportant leurs cultures, leurs rites, leurs visions du monde." Racontant le destin d’un républicain andalou réfugié en 1939 en Algérie après la victoire de Franco, Une longue nuit d’absence exhume ainsi l’héritage oublié d’”Oran l’espagnole”.
Source : http://www.etonnants-voyageurs.com/spip.php?article7275
• Yahia BELASKRI est né à Oran (Algérie). Après des études de sociologie, il est responsable des ressources humaines dans plusieurs entreprises algériennes puis se tourne vers le journalisme. Un an après les émeutes d’octobre 1988, il décide de s’installer en France.
À travers de nombreux articles, des essais et des nouvelles ainsi que sa participation aux travaux de recherches sur la Mémoire de la Méditerranée, il pose un regard critique empreint d’un profond humanisme sur l’histoire de l’Algérie, de la France et des rapports si conflictuels entre ces deux pays.
Source : http://www.culturessud.com
Une longue nuit d'absence
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• Il n’a pas peur, Paco, oh non ! Il n’a pas peur lorsque, à dix ans, il se laisse porter au gré des chemins, explorant à vélo les sentiers les mieux cachés de son Andalousie natale. Il n’a pas peur, à seize ans, lorsqu’il ment sur son âge pour pouvoir s’engager aux côtés des Républicains et lutter pour ses idées au milieu des ravages de la guerre d’Espagne. Son parcours aurait pu prendre fin en 1939, lorsqu’il dut prendre la fuite et suivre la route de la défaite, jusqu’à trouver refuge à Oran, de l’autre côté de la Méditerranée. Mais Paco, face à l’horizon trouble des premiers signes de la guerre d’Algérie, doit à nouveau assumer son désir de liberté et de justice, un désir plus fort que le déracinement, plus fort que la peur, plus fort que les frontières. |
Après Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut (prix Ouest-France / Étonnants voyageurs, 2011), Yahia Belaskri livre un roman passionnant, fresque intimiste dans une Méditerranée en plein chaos, aux échos à la fois historiques et très actuels, racontant la vie d’un homme partagé entre vie quotidienne et exigence des idées. Yahia Belaskri brosse ici, outre le portrait de Paquito devenu Paco l’Oranais, alias Enrique Semitier, l’espion de la République, un tableau attachant de la ville d’Oran et de ses habitants, des hommes et des femmes venus de tous les horizons. Trois guerres et les massacres qui semblent sans limites servent de toile de fond à ce roman qui offre une vision de l’Algérie, hors du grand récit historique mis en place ici et là-bas.
Éditeur : http://www.ventsdailleurs.fr/index.php/catalogue/item/une-longue-nuit-d-absence |
Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut
(Prix Ouest-France / Etonnants Voyageurs 2011)
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• Déhia, jeune femme universitaire, promise à un avenir radieux, se heurte dans sa propre famille à l’extrême violence de l’histoire récente algérienne. Belle femme dans une société où la religion, la corruption, la violence tiennent lieu de boussole, comment peut-elle vivre, comment tracer sa voie sans se perdre ? Adel, cadre dans une entreprise, s’accroche à ses idéaux, essaie d’échapper aux pressions, petites et grandes, avant de tenter sa chance loin, très loin... Deux mémoires saccagées, une femme et un homme au passé amer qui prennent le chemin de la vie, malgré tout, ensemble. |
Éditeur : http://www.ventsdailleurs.fr/index.php/catalogue/item/si-tu-cherches-la-pluie-elle-vient-d-en-haut |
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